Les femmes de la commune de Mboum­ba, réunies au sein de l’Association «Naforé», sont citées en exemple pour avoir réussi leur autonomisation et encouragé ce type d’engagement des femmes partout au Fouta.

Par Demba NIANG (www.quotidien.sn) – La réussite de «Naforé» avec l’autonomisation de ses 600 membres a fini de faire tache d’huile dans toutes les communes du département de Podor. Ces femmes de la commune de Mboumba, réunies au sein de cette association, sont citées en exemple pour avoir réussi leur autonomisation et encouragé ce type d’engagement des femmes partout au Fouta. Parties de peu, elles sont parvenues à s’occuper de l’essentiel de leurs besoins. Cela, grâce à des activités génératrices de revenus. Créée en 2004 du temps de la communauté rurale de Mboumba, l’Association «Naforé» a démarré ses activités par une exploitation d’un terrain de 3 ha sur les 5 ha clôturés et mis à sa disposition. Trois ans après sa création, elle a bénéficié d’un financement pour des activités de maraîchage. Entre autres spéculations, les femmes cultivent du gombo, de l’oseille.
Au terme de la commercialisation des récoltes, l’association obtient des bénéfices à hauteur de 3 millions de francs Cfa. De cette somme, elle confie au bureau de chacun des 6 sous-groupes, composés de 100 membres, un montant de 100 mille francs, avec lesquels chaque sous-groupe finance des activités génératrices de revenus sous forme d’emprunt individuel remboursable. Ces petits financements injectés dans des créneaux porteurs permettent à chacun de ces groupes de bénéficiaires d’empocher plus de 2 millions de francs Cfa. Par conséquent, l’association finance ses activités agricoles sans aucune difficulté. Les camarades de Maïmouna Ndiaye, présidente de «Naforé», ont deux options à chaque démarrage de campagne agricole. La première consiste à ce que chaque sous-groupe décaisse un montant de 200 mille francs. Et comme deuxième option, on fait intervenir l’association. Mais quelle que soit l’option choisie, toujours le préfinancement est remboursé avant le partage des bénéfices. Les activités agricoles et de petits commerces des femmes de Mboumba leur ont permis de mettre sur pied des structures qui rapportent des fonds à l’association. La maison des femmes a été ainsi construite sur fonds propres avec des magasins de stockage de produits agricoles. La salle de conférence de la maison des femmes, mise en location pour certaines activités dans la commune, est devenue une source de revenus.
Grâce à ces actions, «Naforé» a bénéficié d’autres partenaires, notamment de l’Agence française de développement (Afd) ainsi que du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma) et d’autres organismes internationaux. Ces partenaires ont contribué financièrement au renforcement de la canalisation dans tout le domaine agricole. Ainsi, de 3 ha aménagés en 2007, les femmes sont passées à 6 ha. Un autre partenaire venu en appoint, c’est Onu-Femmes qui a confié à l’Agence régionale de développement (Ard) les travaux de l’aménagement de la superficie restante pour permettre l’exploitation de tout le domaine. Pour ce financement, Boly Bocoum, secrétaire générale de l’association, renseigne : «Le financement de l’Onu-Femmes pour l’aménagement de la superficie restante est déjà acquis et c’est l’Ard qui doit conduire les travaux.» L’entretien des infrastructures dans le domaine est endossé par le Conseil municipal. Mme Bocoum indique : «Le maire, par ses propres moyens, a sauvé plus d’une de nos campagnes à travers la réparation de la canalisation et d’autres apports.»
Au-delà du domaine économique, l’association intervient aussi dans le social. Les rencontres en sous-groupe constituent des cadres d’échanges, de partage d’expériences et de médiation. Le soutien moral a permis de résoudre certains de leurs problèmes et la solidarité entre femmes est de mise, sans tenir compte des revenus de chacune d’elles. A preuve, souligne la présidente Maïmouna Ndiaye, «l’association alloue à chaque mois de Ramadan à chaque membre une somme de 10 mille francs Cfa pour le ‘’sukeur koor’’». La commune de Mboumba a aussi bénéficié des actions sociales de «Naforé», via la construction de 2 salles de classe de l’école élémentaire

Mboumba 2
Correspondant